Comment devenir photographe sous-marin

Alex Dawson est un photographe sous-marin expérimenté qui a déjà plongé jusqu’à des profondeurs de 110 m au cours de sa carrière. Il vous donne ici des conseils pour vous lancer.
« Je voulais montrer à mes amis, à ma famille, et en fait au monde entier, ce que c’est que d’être sous l’eau », explique Alex Dawson, qui immortalise la vie sous-marine depuis 1993. Alex a commencé avec un Nikon F90x et est complètement autodidacte. Il a acquis ses compétences à l’époque de la photographie argentique, en tâtonnant pendant des années. Initialement intéressé par la vie marine, le photographe vivant à Stockholm est ensuite passé aux épaves et aux grottes sous-marines en 2007. Depuis 2019, il travaille à temps plein en tant que photographe sous-marin indépendant et ses impressionnants paysages sous-marins lui ont valu une reconnaissance et des récompenses mondiales, dont le titre de « Underwater Photographer of the Year » en 2024.
Conseil 1 : Préservez le réalisme des photos grâce à la lumière ambiante
« Pour les photos sous-marines, commencez par un objectif grand-angle, par exemple un 24 mm, un 16 mm ou un fisheye circulaire », explique Alex, qui associe généralement son Nikon Z9 à un NIKKOR AF-S fisheye 8-15mm f/3.5-4.5E ED (via un adaptateur pour monture FTZ II) dans son caisson Nauticam Z9 avec dôme en verre de 9 pouces. « Le secret est de photographier en profitant de la lumière naturelle venant d’en haut. Pour cela, il faut des vitesses d’obturation lentes, une ouverture relativement grande et une sensibilité (ISO) très élevée. »
Os de baleine
« Cette photo (ci-dessus) a été prise près de Tasiilaq, au Groenland. Le petit triangle est un trou dans la glace, d’une épaisseur d’un mètre. J’étais le premier à entrer. Il faisait nuit noire, je n’y voyais rien. Lorsque mes yeux se sont habitués à l’obscurité, j’ai tout à coup aperçu cet os de baleine. C’était spectaculaire, très effrayant, mais aussi totalement fascinant. Ici, j’ai demandé à la nageuse Anna de nager lentement le long de l’os de baleine, en tenant sa lampe de plongée Bigblue à un angle de 45°, afin que je puisse utiliser une vitesse d’obturation plus lente sans créer de flou de mouvement. Il y avait 6 m de profondeur et l’eau n’était qu’à 2 °C – mais c’est précisément pour cette raison que le Z9 est l’un des appareils photo les plus performants : il possède une énorme poignée-alimentation. Il existe très peu d’appareils photo qui peuvent tenir des heures dans ces conditions. Ils se transformeraient en glaçons à la remontée ! Avec le Z9, je peux non seulement prendre des photos, mais aussi filmer pendant quatre heures au format RAW, en 8K à 50 vps, avec une seule charge. »


Conseil 2 : Commencez simplement et rapprochez-vous
« Commencez par photographier des choses proches, comme une ancre, pour bien comprendre comment tout fonctionne », conseille Alex. « Sous l’eau, j’utilise l’appareil photo avec parcimonie ; tout ce dont j’ai besoin, c’est d’un déclencheur, d’un bouton de mise au point, d’une sensibilité (ISO), d’une ouverture et d’une vitesse d’obturation. C’est tout. »
Requins marteaux
« La photo Requins-marteaux a été réalisée à 40 m de profondeur au large des îles Socorro au Mexique. J’utilisais un recycleur, c’est-à-dire un système en circuit fermé dans lequel on respire toujours le même gaz. C’est un équipement parfait pour ce genre de moment, car de nombreux animaux, comme les requins-marteaux, n’aiment pas les bulles et deviennent vraiment nerveux. Mais avec cet équipement, je peux m’approcher sans les déranger. Cela a duré peu de temps, peut-être 15 secondes, puis ils ont disparu. Alors j’ai pris des photos à tout va, ce qui m’a permis d’obtenir deux ou trois très beaux clichés. »
Conseil 3 : Photographiez au format RAW et amusez-vous en post-production
« Devenez vraiment bon en post-production, car cette étape est extrêmement importante pour la photographie sous-marine. Je ne photographie qu’au format RAW », déclare Alex. « Vous devez savoir comment fonctionne le format RAW, comprendre ses avantages et savoir comment tirer le meilleur parti de ce format pour obtenir la plus belle photo possible. Ce que je fais en post-production varie d’une photo à l’autre, mais je dois souvent beaucoup éclaircir. La balance des blancs est mon premier réglage. Ensuite vient la correction des couleurs et le contraste. Quand je peux, j’essaie de corriger les tons chair. »
Grotte de la péninsule du Yucatán
« Cette grotte (au-dessus) a un diamètre de 6070 m. Le rocher en bas est à environ 30 m de profondeur, et en haut, là où les rayons du soleil entrent, il y a 2 m de profondeur. J’avais trouvé un petit appui où je pouvais m’allonger sur le ventre et tenir l’appareil photo sans bouger. C’était vraiment nécessaire parce que j’utilisais un angle assez bas, une grande ouverture et une vitesse d’obturation de 1/10e de seconde, juste pour laisser entrer le plus de lumière possible, car je ne voulais pas que les plongeurs soient flous. »


Conseil 4 : Une heure et un lieu pour la lumière artificielle
Les projecteurs de plongée ne servent pas seulement à envoyer des signaux aux autres plongeurs, ils peuvent aussi être utilisés pour rendre une scène sous-marine plus intéressante, comme sur cette photo de l’épave du HMS Hythe. « Le plongeur tient une lampe de plongée Bigblue », explique Alex. « C’est une lumière primaire, donc repérable, contrairement à la lumière blanche des lampes vidéo. J’utilise rarement un éclairage externe. »
HMS Hythe
« La proue du HMS Hythe à Gallipoli, en Turquie, est vraiment majestueuse. C’est la partie la mieux conservée de tout le navire. Elle repose à 78 mètres de profondeur, ce qui est assez profond, mais il ne faut que trois ou quatre minutes pour l’atteindre. Nous avons passé environ 20 minutes à photographier l’épave, puis il nous a fallu environ 100 minutes pour remonter à la surface (pour éviter tout accident de décompression). Comme c’est la mer Méditerranée, il ne faisait pas trop sombre. Nous avions cependant besoin d’un radar pour les scooters sous-marins, parce que le courant était très fort. Le mouvement rend néanmoins l’image plus intéressante, car on dirait presque que le navire continue à naviguer.
Conseil 5 : Utilisez la mise au point AF-S
« J’utilise le mode de mise au point AF-S, en me servant des points en croix au centre et sur les côtés », explique Alex. « Il est très précis. Aujourd’hui, j’effectue les pré-réglages de l’appareil photo en surface, parce que je sais d’expérience comment j’aime photographier. Ainsi, lorsque je suis sous l’eau, je peux me concentrer à 100 % sur la composition, les instructions de mise en scène pour les modèles ou le réglage de la lumière. Ce sont ces aspects que vous devez privilégier. »
Chars militaires
« Le musée militaire sous-marin d’Aqaba, en Jordanie, est situé à 20 mètres de profondeur et regorge d’hélicoptères, de pièces d’artillerie, de chars, de véhicules sanitaires et de jeeps abandonnés, alignés en colonne sur un banc de sable. À l’origine, il n’y avait pas beaucoup de vie sous-marine ici, mais avec le temps, un habitat s’est développé. J’ai d’abord commencé par photographier des véhicules dans l’autre sens, mais juste avant de remonter, j’ai aperçu le plongeur qui regardait ces chars. C’est une photo cool, prise de derrière au moment où il les observe. En plus, j’avais le soleil dans le dos, donc la lumière était belle. »


Conseil 6 : Ne ratez plus une seule photo avec le mode rafale
Que vous plongiez en apnée, à des températures négatives ou que vous preniez des photos à l’heure dorée, le temps reste essentiel. C’est pourquoi Alex ne jure que par le mode rafale de Nikon. « Je ne photographie pas à 20 vps, ce serait trop de données », affirme-t-il. « J’utilise généralement une cadence de 5 vps. J’obtiens toujours les photos dont j’ai besoin et je ne rate plus un seul instant. Mais dans un environnement froid, où je sais que la durée de plongée est de 15 minutes maximum, je pourrai régler l’appareil sur 10 vps, juste pour augmenter mes chances de saisir le moment parfait. »
Coucher de soleil avec des plongeurs
« Cela peut ressembler à deux photos, mais cette seule photo (ci-dessus) a été prise au coucher du soleil dans le parc national de Ras Muhammad, dans la péninsule du Sinaï en Égypte. Le ciel était tout simplement magique. J’ai légèrement sous-exposé le ciel et un de mes amis a tenu une lampe de 3000 lumens pour éclairer un peu mieux les plongeurs qui faisaient de la décompression juste sous la surface. Autrement, il aurait fait totalement noir sous l’eau. »
Le sac photo d’Alex Dawson
Appareils photo :
Objectifs sous-marins :
- AF-S fisheye 8-15mm f/3.5-4.5E ED
- NIKKOR Z 14-30mm f/4 S (pour la vidéo)
Caisson étanche :
Éclairages :
- Lampes de plongée Bigblue (lampe de poche pour plongeur et lampes de 6 x 65 000 lumens dissociées de l’appareil photo)
Autres équipements :
- Combinaisons étanches et sous-vêtements épais pour les plongées en eau froide
- Scooters sous-marins (utilisés pour certaines plongées)
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