Améliorez vos paysages marins – un guide intermédiaire

Norbert Von Niman, créateur Nikon, vous donne ses astuces pour dynamiser vos prises de vue de l’océan
« Certains paysages marins transmettent des émotions, le calme, la sérénité, tandis que d’autres dépeignent une puissance immense, des vagues qui roulent, s’écrasent, rugissent », remarque le photographe, cinéaste et guide d’aventure primé Norbert Von Niman (alias Norris Niman). Ce créateur Nikon basé en Islande immortalise les paysages marins à l’aide d’un Nikon depuis qu’il a aidé son grand-père, également photographe, à développer des pellicules dans les années 1970. Aujourd’hui installé à Siglufjörður et récent lauréat du prix de la photographie HIPA, il évoque avec le magazine Nikon comment sublimer les paysages marins et varier la composition des scènes.

Z7 + NIKKOR Z 24-70mm f/2.8 S, 55 mm, f/4, 1/8000 s, 100 ISO, ©Norris Niman
Composition
Utilisez l’espace négatif
« Je vois rarement la mer comme un personnage principal », explique Norbert, qui se fait appeler Norris. « Elle doit agir comme un espace négatif qui amplifie la photo et crée un sens de l’échelle pour votre sujet, qu’il s’agisse d’un iceberg, d’un bateau ou d’une falaise. »
Le ciel compte
« Les paysages marins signifient aussi que les deux tiers de l’image sont consacrés au ciel… Ce qui accompagne la mer est tout aussi important, ajoute-t-il. Il faut s’adapter à tout ce que le ciel nous réserve. N’attendez pas un coucher de soleil parfait. »
Pensez perspective
« Je photographie toujours depuis un bateau en direction de la côte ou d’un sujet (qu’il s’agisse d’un iceberg flottant, de falaises escarpées, d’un voilier ou d’un fjord), explique Norris. Cela signifie que je suis face à la terre. J’ai la mer au premier plan, une montagne à l’arrière-plan et un kayakiste, un surfeur ou encore un oiseau entre les deux pour sublimer la photo. »


Une leçon d’agilité
« Les bateaux se déplacent rapidement, souligne Norris. Vous n’avez parfois que cinq secondes avant de passer à côté d’un iceberg ou d’un voilier. Adaptez l’angle, vérifiez la mise au point et appuyez sur le déclencheur. »
Familiarisez-vous avec les règles de savoir-vivre en bateau
« Si vous photographiez depuis un bateau de plaisance qui n’est pas organisé pour une sortie photo, faites preuve de courtoisie envers les autres passagers. Préparez deux boîtiers et des objectifs de focales différentes pour pouvoir choisir », explique Norris. Vous travaillez avec le bateau ? « La communication avec le capitaine est essentielle, tout comme le fait de connaître le fonctionnement du bateau et de savoir s’il peut facilement tourner ou faire marche arrière. C’est une danse délicate. »
Acceptez les mauvaises conditions
« La journée ne sera pas toujours parfaite, surtout ici, en Islande, souligne Norris. Photographiez avec ce que vous avez. Si le sujet est bon, tout comme la composition, la lumière peut être travaillée et modifiée dans Lightroom. »


En manque d’inspiration ? Variez la scène
« Observez comme le temps change, conseille-t-il. Jouez avec le premier plan et avec votre sujet : déplacez votre appareil photo vers le haut, vers le bas, sur les côtés. Introduisez du sable au premier plan, éloignez-vous et ajoutez des rochers, ou faites apparaître un rondin dans la scène. Changez de focale. Utilisez un objectif grand-angle et rapprochez-vous de votre sujet. Ajoutez des accessoires de plage et créez des lignes directrices avec des serviettes, des coquillages et des rochers. »

Z7 + NIKKOR Z 70-200mm f/2.8 S, 83 mm, f/7.1, 1/125 s, 100 ISO, ©Norris Niman
Alignez les motifs des vagues
« Lors de mes ateliers à Diamond Beach, une plage de sable noir sur la côte sud de l’Islande, je photographie souvent l’iceberg au milieu du cadre avec les vagues qui s’écrasent, l’une de ces prises classiques où l’on se tient dans l’eau avec des bottes en caoutchouc et un objectif grand-angle, explique Norris. Lorsque la vague commence à reculer, c’est là que vous prenez votre photo. La vitesse d’obturation dépend de la vitesse de la vague, il se peut qu’une demi-seconde suffise pour obtenir la traînée de la vague qui se retire avec l’écume, ou que vous ayez besoin de trois secondes dans de l’eau qui se déplace plus lentement. Si vous voulez saisir les motifs dans les vagues, cela pourrait nécessiter une exposition de cinq minutes, voire de trois heures pour des marées descendantes. Quoi qu’il en soit, commencez par une demi-seconde, et si vous n’obtenez pas la longueur ou la forme voulue, essayez une seconde, puis deux secondes, puis dix secondes. Expérimentez. »


Photographiez les aurores boréales
« Il n’y a pas de meilleure façon de varier vos prises de vue qu’en photographiant des aurores boréales », s’enthousiasme Norris. Prenez un trépied et essayez ces réglages :
Mise au point : manuelle
Vitesse d’obturation : 5 secondes, augmentée jusqu’à 10-20 secondes
Sensibilité : 3200 ISO ; il est préférable d’avoir une photo suffisamment lumineuse avec une sensibilité élevée
Délai avant déclenchement : activez un retardateur de 2 à 3 secondes pour éviter tout flou dû au mouvement de la main lors du déclenchement
Le conseil des pros : « Vérifiez où se trouve l’infini sur vos objectifs, ajoute le créateur. Lorsqu’un objectif est réglé sur l’infini, les rayons lumineux provenant d’objets très éloignés convergent vers le capteur de l’appareil photo à l’emplacement de mise au point la plus nette. »

Z7II + NIKKOR Z 14-24mm f/2.8 S, 14 mm, f/2.8, 4 s, 3200 ISO, ©Norris Niman
Équipement
Boîtiers
« Le sel, le vent, les embruns et la pluie : ces appareils photo peuvent en encaisser beaucoup, explique Norris. Avec Nikon, je n’ai jamais à m’inquiéter des conditions météo, car l’étanchéité est parfaite. » Son choix de matériel ? Les Z7 et Z7II. « Le poids est important. De plus, les millions de pixels supplémentaires du Z7II à 48 millions de pixels (par rapport aux 24,5 millions de pixels du Z6II) offrent une qualité supérieure lorsque je veux recadrer ou imprimer. »
Objectifs
Le NIKKOR Z 24-70mm f/2.8 S est l’incontournable de Norris. Il utilise également les NIKKOR Z 14-24mm f/2.8 S et NIKKOR Z 70-200mm f/2.8 S. Pour les prises de vue très larges, il réalise un panoramique composé de neuf photos : une prise du sujet et huit prises de l’arrière-plan, assemblées ensuite dans Adobe Lightroom.

Z7II + NIKKOR Z 24-70mm f/2.8 S, 24 mm, f/2.8, 1/200 s, 500 ISO, ©Norris Niman
Accessoires
Filtres polarisants circulaires
« Les filtres polarisants éliminent les reflets pour mieux voir sous la surface de l’océan et ajoutent du contraste en assombrissant le bleu du ciel, faisant briller les icebergs, explique Norris. À utiliser pour toutes les focales sauf en dessous de 33 mm, où le ciel peut devenir tacheté. »
Trépied
« C’est utile pour la photographie des aurores boréales, sinon préférez la prise de vue à main levée pour plus de réactivité », conseille Norris.
Drones
« DJI Mavic 3 Pro pour des photos aériennes uniques. »
Vêtements et sacs
« Utilisez un sac étanche pour protéger votre appareil photo, ou un sac étanche de plongée si vous faites du kayak, conseille Norris. Portez des vêtements chauds et imperméables (ou une combinaison de plongée, si nécessaire) ainsi que des bottes étanches pour pouvoir rester dans l’eau. »
Accumulateurs et cartes mémoire
« Apportez des accumulateurs et des cartes mémoire de rechange, car le froid et l’humidité peuvent vider rapidement l’énergie. »

Z7 + NIKKOR Z 24-70mm f/2.8 S, 24 mm, f/4.5, 1/125 s, 250 ISO, ©Norris Niman
Réglages de l’appareil photo
Taille d’image : FX
Fichier : RAW
Mode de l’appareil photo : manuel, sauf en cas de saut en parachute ou d’héliski, où le mode priorité ouverture est préférable
Balance des blancs : automatique, ajustez ensuite la température (froid) dans Adobe Lightroom
Ouverture : utilisez de grandes ouvertures (f/2.8) pour une faible profondeur de champ et pour les gros plans de l’eau ou des petits bateaux
Vitesse d’obturation : pour figer les vagues, 1/500 à 1/1000 s ; cette valeur peut être plus élevée si vous êtes sur un bateau en mouvement, ou plus basse par faible luminosité
Sensibilité : gardez la sensibilité la plus basse possible, mais n’ayez pas peur d’augmenter en cas de faible luminosité
Mise au point : AF-C avec mode rafale pour saisir les instants fugaces
Histogramme : utile pour les prises de vue nocturnes et obtenir de forts contrastes pour montrer comment l’obscurité est distribuée, mais fiez-vous à votre instinct
La magie de la postproduction
« Dans Adobe Lightroom, je veux raconter l’histoire de mon sujet et l’aider à se démarquer, explique Norris. Je travaille sur le contraste, la lumière et la couleur. »
Lumière : « Mettez l’accent sur la source de la lumière. Éclaircissez le côté de l’image et assombrissez là où c’est nécessaire. »
Couleur : « Je préfère les nuances de bleu plus froides avec un peu de chaleur dans le ciel, explique Norris. Pour y parvenir, déplacez le curseur d’étalonnage des couleurs vers les zones plus sombres (218 pour le bleu sur les roues chromatiques, 47 pour les jaunes et les oranges dans les zones plus claires). Expérimentez avec vos curseurs pour créer votre propre style. »
Suivez les dernières aventures de Norris ici.
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